Artiste cartomancienne, artiste polymorphe
Je suis une artiste polymorphe. C’est-à-dire que j’utilise plein d’arts et de médias différents pour créer mon univers artistique : illustration, écriture, sérigraphie, poésie oraculaire, musique, performance, contes, spectacles vivants…
La cartomancie est mon support de prédilection parce qu’il me permet d’explorer toutes ces facettes tout en ayant un réel impact sur le quotidien.
Mes objectifs
- Aider les individus à mieux se parler, s’écouter, se comprendre ; afin de mieux communiquer avec le monde et les autres.
- Vulgariser la cartomancie, la faire connaître comme un outils de compréhension de soi et du monde. Aller au-delà du cliché qui en fait un objet mystique. Si on a envie de mettre du mystique ou de la spiritualité dans le fait de tirer les cartes, on peut, et on en a le droit. Mais je défend l’idée que l’on peut utiliser la cartomancie sans cet aspect des choses, comme simplement un outils de développement de soi.
- Vulgariser l’Art en le présentant comme un moyen de s’exprimer que chaque personne est légitime d’utiliser, et non pas comme un privilège réservé à une partie de la population.
Mes inspirations
Les contes, les légendes, les mythologies, les symboliques et les spiritualités du monde entier.
Les luttes féministes et queer.


En savoir plus : entretien avec une
artiste-cartomancienne
PARCOURS & DIPLÔMES
Léa : Salut Fanny ! Est-ce que tu peux te présenter un peu ? Ton parcours scolaire, professionnel ?
Fanny : Bien sur ! Alors je m’appelle Fanny Pignol Dusang, j’ai 30 ans et je suis artiste cartomancienne. J’ai repris mes études en 2020 à la HEAR, où j’ai obtenu mon Diplôme National d’Art en juin 2021. Avant ça, j’avais déjà obtenu un bac L cinéma en 2011, et un BTS communication visuelle en 2013.
Après le BTS, j’ai eu vraiment besoin de prendre un nouveau départ, de me nourrir d’autres horizons, d’autres cultures, de voir autre chose. J’ai alors fait des petits boulots pour gagner assez pour partir, et j’ai voyagé pendant deux ans. J’ai travaillé dans des fermes, dans un refuge animalier, dans des bars et des restaurants, j’ai fait des dessins, des fresques, j’ai commencé le spectacle vivant et j’ai travaillé comme chargée de communication pour pouvoir prolonger mon voyage. J’ai traversé 7 pays, et ce voyage a complètement nourri mon art et ma façon de penser.
VOYAGE
Léa : Il y a eu des moments de déclics, l’hors de ce voyage ? Je crois savoir que c’est ce qui t’a poussé à te lancer dans l’illustration ?
Fanny : Oh oui, plein de déclics, vraiment, ça a changé ma vie ! Quand on est en voyage, il se passe des tas de choses, comme des synchronicités, qui n’arriveraient jamais dans la vie quotidienne et sédentaire. Par exemple, j’ai eu la chance de travailler par hasard total pour l’éditeur des barbapapas (je taillais ses arbres fruitiers), qui a vu mes dessins à l’époque, et qui m’a encouragée à en faire quelque chose. Et puis, en fait, c’est durant ce voyage fou que j’ai redécouvert la cartomancie !
CARTOMANCIE & CLICHÉS A DÉCONSTRUIRE
Léa : J’ai cru comprendre que ce n’était pas totalement nouveau pour toi ?
Fanny : Non, c’est vrai. Quand j’étais petite, je dessinais déjà des jeux de cartes. Mais après, en grandissant, j’ai compris que ce n’était pas valorisé par le monde des adultes, et que c’était souvent essentialisé à du jeux pour enfants ou à Mme Irma et aux charlatans. Et puis, ado, ça m’a valu un sacré chagrin d’amour, alors j’ai un peu abandonné [rires].
Léa : Et qu’est-ce qui t’a poussé à réutiliser cet… Je ne sais pas vraiment comment l’appeler ! [rires]
Fanny : Médium, outils… Comme tu veux ! Eh bien, c’est qu’en redécouvrant la cartomancie, j’ai réexpérimenté l’outil. Et je me suis rendue compte que, malgré le fait que je connaissais à peine les personnes à qui je les tirais, que nous ne parlions pas la même langue, que nous ne venions pas des mêmes cultures, cela à toujours donné lieu à des conversations profondes et nourrissantes. Je me suis rendu compte de la puissance de communication, de connexion et de guérison que les jeux de cartes pouvaient avoir. Pas par leur portée mystique, mais par ce qu’elle aide à éclairer et formuler des besoins des personnes accompagnées. Et je me suis dis qu’il fallait en faire quelque chose avec ça !
Léa : Il existe, comme tu l’as évoqué, des clichés sur la cartomancie. Te heurtes-tu souvent aux préjugés qui en ressortent ? Comment arrives-tu à passer outre ?
Fanny : Oh oui ! Très souvent ! Les gens pensent tout de suite à des gourous profiteurs et charlatans, ou pire, à l’emprise mystico-funeste d’une voyante capable de réellement prédire et influencer l’avenir. Alors, moi, j’essaye d’en rire, et d’expliquer le plus clairement possible que moi, ce n’est pas du tout mon métier de prédire l’avenir. Moi, mon métier, c’est d’amener les gens à parler, souvent avec elleux-même à aller chercher les réponses qu’iels n’atteignent pas d’habitude, parce qu’elles sont cachées dans leur inconscient. Je les guide pour se trouver elleux-même, quoi.
Léa : Et il n’y a pas une forme de mysticisme là-dedans ?
Fanny : Oui et non. Si on est ok de l’exploiter, le mysticisme est un outils intéressant. Ce n’est pas pour rien que, partout dans le monde et à toutes les époques, les êtres humains se sont tournés vers des religions, des croyances, des superstitions, des légendes etc. Mais si on a pas envie de l’utiliser, on peut voir la cartomancie comme un outils de réflexion, d’introspection, tout ce qu’il y a de plus rationnel. C’est un choix que chaque individu a, et la réponse peut rester très fluide. Comme tout dans la vie, je trouve qu’il n’est pas nécessaire de décider et de rester sur une réponse définitive, binaire. Et c’est ça toute la beauté de la chose, je trouve.
